Une activiste hongroise a été arrêtée mercredi 20 octobre 2021 dans la ville de Pécs (sud du pays) car elle avait apposé des cœurs et des arcs-en-ciel sur les affiches gouvernementales. Des affiches de l’extrême droite appelant à des violences contre les minorités homosexuelles n’ont, elles, pas donné lieu à de poursuites.
Zita Pincehelyi a passé la matinée de mercredi au poste de police de Pécs dans le sud de la Hongrie. Motif de son arrestation : avoir collé des coeurs sur des affiches gouvernementales, rapporte le média spécialisé dans les questions européennes Euractiv .
La police accuse Zita Pincehelyi d’avoir collé de grands autocollants en forme d’arc-en-ciel et de cœur avec des mots tels que « la vie est belle » ou « vous n’êtes pas seul », sur des affiches du gouvernement annonçant le lancement d’enquêtes nationales.
Son domicile a également été perquisitionné pour tenter de retrouver d’autres cœurs géants collés sur six affiches gouvernementales en juillet 2021. Aucune preuve n’a été trouvée sur place par les forces de l’ordre, rapporte l’agence de presse hongroise Telex.
Zita Pincehelyi est connue pour être une activiste au sein du Parti hongrois du chien à deux queues (MKKP), un mouvement qui veut dénoncer la corruption du pouvoir par l’humour et l’absurde, et manifeste régulièrement en faveur des droits pour la communauté LGBT, comme le montre cette photographie diffusée sur son compte Instagram.
L’extrême droite n’est pas inquiétée de son côté
La réaction de la police interpelle une partie de l’opposition qui ne comprend pas pourquoi cette militante est arrêtée plusieurs mois après les faits alors que des affiches appelant à la violence à l’encontre de la minorité homosexuelle collées ces dernières semaines dans la même ville n’ont donné, quant à elles, lieu à aucune poursuite.
Le parti d’extrême droite Notre patrie (Mi Hazánk) a en effet diffusé dans le centre-ville des affiches avec le texte suivant : « LMBTQ + – Athéisme – Marxisme – Libéralisme – Féminisme – genre – Détruisez le monstre » , rapporte Euractiv.
Malgré le dépôt de plainte du maire de Pécs, Attila Péterffy, la police n’a pas ouvert d’enquête car elle a estimé que le texte n’était pas assez précis pour constituer une incitation à la haine et la violence et que cela ne troublait pas l’ordre public.
La Hongrie a adopté le 15 juin 2021 un texte interdisant la « promotion » de l’homosexualité auprès des mineurs, suscitant l’inquiétude des défenseurs des droits, alors que le gouvernement souverainiste de Viktor Orban multiplie les restrictions visant la communauté LGBT.
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