Si les pays d’Europe centrale n’étaient pas membres de l’UE aujourd’hui, le niveau de vie à l’ouest serait beaucoup plus bas qu’il ne l’est, a déclaré le Premier ministre Orbán dans son discours à la Conférence des présidents des parlements du groupe de Visegrád et de l’Europe du Sud-Est.
Le commerce combiné entre les pays du V4 et l’Allemagne est le double de celui entre la France et l’Allemagne et le triple de celui entre l’Italie et l’Allemagne, a-t-il ajouté. “Il n’est pas exagéré de dire que l’économie allemande s’effondrerait sans l’Europe centrale”.
M. Orbán a déclaré que le chemin vers l’UE pour les peuples des Balkans passait par l’Europe centrale. Les pays des Balkans ne doivent pas être transformés en zone tampon, mais doivent au contraire être intégrés dans l’Union, a-t-il ajouté. Quelle que soit l’énergie déployée par le commissaire en charge de l’élargissement, la véritable intégration des Balkans nécessite des décisions politiques et stratégiques qui ne sont pas prises par les commissaires, ni même par la Commission européenne, mais par le Conseil européen composé des premiers ministres et des présidents des pays européens, a déclaré M. Orbán. “Tant qu’ils ne décideront pas d’intégrer les Balkans, nous ferons partie d’un processus qui s’étend continuellement et dans lequel nous nous perdrons dans les détails, avec des questions de réglementation au lieu de questions stratégiques ; et en fait, il s’agit de jouer pour gagner du temps”, a-t-il ajouté. M. Orbán a déclaré que les chefs d’État et de gouvernement d’Europe occidentale n’avaient actuellement pas la volonté de poursuivre l’élargissement, ce qui, a-t-il ajouté, est une “grave erreur”. Dans le même temps, l’Europe centrale l’a soutenu de manière continue et persistante, a-t-il noté.
Le premier ministre a proposé que le V4 et les pays des Balkans développent ensemble la région économique la plus importante de l’Europe dans son ensemble. “Nous avons la possibilité de le faire, et (…) viendra le moment où les pays des Balkans seront aussi cruciaux pour l’économie européenne que le sont déjà les pays du V4”, a déclaré M. Orbán. À cet effet, ces nations devraient d’abord rejoindre l’Union européenne, s’intégrer dans la région d’Europe centrale et se rendre indispensables aux économies allemande, italienne et française, a-t-il ajouté. Les pays du V4 considèrent les Balkans non seulement comme un objectif économique, mais aussi comme une opportunité stratégique, en assurant la sécurité et en contribuant à l’expansion de la région d’Europe au développement le plus dynamique, a déclaré M. Orbán. “Nous voulons que des chemins de fer, des ponts et des routes voient le jour, que nos réseaux d’approvisionnement en énergie soient connectés et que les pays des Balkans ne soient pas seulement les bénéficiaires des investissements étrangers, mais qu’ils fabriquent des produits compétitifs et viennent ensuite vers nous en tant qu’investisseurs”, a-t-il déclaré.
Le président du Parlement, László Kövér, a déclaré qu’au cours des trois dernières décennies, 25 millions de travailleurs ont quitté la région couvrant les États baltes pour les Balkans, en direction de l’Europe occidentale, et que 20 autres millions devraient suivre d’ici 2050. Citant des estimations, il a déclaré : “De cette façon, notre région a financé le bien-être de l’Europe occidentale à hauteur de 1 000 milliards d’euros”. “Il s’ensuit que tous les pays de la région ont le droit d’être sûrs d’eux s’ils font l’objet d’un chantage de la part de Bruxelles – comme c’est le cas lorsqu’il s’agit de ce que l’UE appelle une aide ou des fonds de relance post-pandémie dus à la Pologne et à la Hongrie”, a déclaré M. Kövér.
Le commissaire chargé de la politique de voisinage et de l’élargissement, Olivér Várhelyi, a déclaré lors de l’événement que les pays des Balkans occidentaux avaient leur place dans l’UE. Plus personne n’a besoin d’être convaincu que l’adhésion des Balkans occidentaux est une réalité sociale, économique, géographique et historique et une nécessité politique, a-t-il ajouté. Dans le même temps, cette reconnaissance doit être suivie d’actions, a-t-il ajouté. La CE, dans sa composition actuelle, soutient l’élargissement de l’UE aux Balkans occidentaux et offre une véritable intégration à la région, a-t-il ajouté.
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