Covid-19. Comment le variant indien remet en question le plan de déconfinement au Royaume-Uni

Europe
Coronavirus

Le Royaume-Uni craint d’entrer dans une troisième vague de la pandémie avec la prolifération des cas de variant dit « indien ». Les contaminations, en baisse depuis des semaines, ont de nouveau bondi. Et trois fois sur quatre, il s’agit du mutant indien…

Des corps pâlichons agglutinés sur la plage de Brighton, où la crème solaire coule à flots… La scène pourrait laisser croire que tout va pour le mieux dans un Royaume-Uni en partie déconfiné. Las, les scientifiques se montrent plus frileux. Mardi 1er juin, ils ont appelé les autorités à y réfléchir à deux fois avant de lever comme prévu la totalité des restrictions Covid, le 21 juin.

L’insouciance aura été de courte durée dans le pays le plus meurtri d’Europe, avec déjà 127 000 décès. Rien à voir avec l’enfer de janvier, quand le variant « anglais » ​a fait jusqu’à 1 296 morts quotidiens. Mardi 1er juin, pour la première fois depuis juillet 2020, aucun ​décès lié au Covid-19 n’a été recensé et « seulement » 3 165 nouveaux cas. Mais les chiffres sont trompeurs : en une semaine, le nombre de contaminations a bondi d’un tiers. Il a même doublé dans certaines régions du nord-ouest de l’Angleterre et de l’Écosse.

 

Dans trois cas sur quatre, c’est désormais le variant « indien ​ » ​(B.1.617.2) qui est en cause. Pile le scénario que les épidémiologistes redoutaient déjà, il y a dix jours, quand les bars, stades et autres lieux publics ont rouvert en Angleterre. Or, les effets de ce déconfinement partiel ne font que commencer à se faire sentir​, s’inquiète le professeur Mark Walport. Et l’ex-conseiller scientifique du gouvernement l’avoue : Nous ne nous attendions pas à une telle flambée de cas. Aucun doute : ce variant est plus transmissible ​que son cousin anglais.

« La bataille est loin d’être finie »

Bonne nouvelle, toutefois : les hospitalisations restent stables, voire diminuent légèrement. La vaccination a permis de limiter les cas graves, s’est réjoui mardi, sur la BBC, le professeur Adam Finn, un des experts du comité Covid. Près de six Britanniques sur dix ont reçu au moins une dose. Mais seuls 37,6 % ont déjà eu la seconde, soit un peu moins de la moitié des adultes.

La bataille contre le Covid est loin d’être finie​, en déduit le Pr Adam Finn. Nous sommes toujours dans une situation de grande vulnérabilité.

D’où l’urgence de… ralentir le déconfinement, insiste aussi le Dr Ravi Gupta, membre du groupe d’experts auprès du gouvernement. Plus alarmiste que ses confrères, il se dit convaincu que le pays est déjà entré dans la troisième vague de la pandémie. Cela n’empêchera pas l’Écosse, sous cloche depuis neuf mois, d’alléger un peu les restrictions, dès samedi 5 juin. Le Pays de Galles en rediscutera jeudi 3 juin, une semaine avant l’Irlande du Nord.

Pour l’Angleterre, la plus touchée, l’espoir de voir toutes les mesures levées le premier jour de l’été s’amenuise. Nous ne le ferons que si c’est sûr​, concède le ministre de la Santé, Matt Hancock. En attendant, le pays s’isole. Les voyageurs ne peuvent y entrer qu’après un test négatif et doivent se confiner dix jours, chez eux ou à l’hôtel. L’Hexagone, qui redoute le même scénario, impose aussi sept jours d’isolement aux Français qui en reviennent. Et les Britanniques sont priés de rester sur leur île, « sauf motif impérieux ».

 

ouest-france.fr

pixabay

Leave a Reply

Your email address will not be published. Required fields are marked *